Un jour frais d'automne, au détour d’une clairière au Japon, un pinceau rencontra une danseuse assise sur un rocher tout de mousse émeraude décoré. Ses yeux bridés, empreints de tristesse, l'émurent tant qu'il décida de lui parler. « Bonjour jolie danseuse en obi de lumière », murmura-t-il ! La jeune fille sursauta, et ne put s’empêcher de répondre au sourire magnifique du pinceau se tenant debout, bien droit sur sa pointe : « Bonjour, élégant pinceau de passage ».
Un instant ils se regardèrent en silence, puis le pinceau lui dit : « Veux-tu que nous dansions ensemble ? » Le visage de la danseuse exprima une surprise teintée de joie. Alors, le pinceau reprit : « Vois-tu, nous pourrions écrire un texte en trois dimensions sur le riz fraîchement coupé. Tu me précéderais en dansant tes pensées, puis ma pointe suivrait tes pas en les fixant au sol. Tu te sentirais sans doute plus légère, de plus, nos mouvements nous réchaufferaient le corps et le cœur ».
Après deux bonnes heures de tournoiements, de sauts, de pirouettes et autres figures, la danseuse et le pinceau reprirent place sur le rocher. Le rythme de leur respiration soulevait leur poitrine, et le rouge de leur joues attestait des efforts consentis, mais le pinceau jubilait. Il avait gagné son pari : la tristesse de la danseuse s’était glissée dans le riz encore vert, et des étincelles émanaient de tout son être.
Si un pinceau te fait de l’œil, attrape-le, et danse avec lui !
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