Pendant trois décennies, les délices culinaires du Liban ont été sublimés à La Diligence pour le plus grand bonheur des gourmets valaisans, mais aussi celui de ses visiteurs assidus du monde entier. La Diligence n’est plus, mais elle restera en nos mémoires !
L’histoire commence par le voyage d’un jeune Libanais en Suisse en 1962. Venu parfaire son français, Farhan Lamaa ne repartira plus. D’abord installée à Sion, la famille déménage à Bluche où les parents gèrent Le Vieux-Tacot. De cette époque, Françoise Lamaa, sa fille, conserve le souvenir d’une enfance libre, tournée vers le monde et ses métissages, grâce à la présence d’une école internationale.
Une histoire de famille
En 1989, les parents, Farhan Lamaa et Danielle Lamaa-de Sépibus acquièrent La Diligence. Les enfants, Françoise et Sami, décident de se joindre à l’aventure. Françoise explique : « L’idée d’une carte libanaise a vu le jour dans l’esprit de Sami. En effet, il arrivait parfois, Au Vieux Tacot, que mon père prépare des plats du Liban pour des clients qui lui accordaient leur confiance. Cette nourriture n’était pas du tout connue, mais les habitués l’appréciaient vraiment. Bien sûr, c’était un pari fou, nous étions les premiers en Valais, mais nous y avons cru. Ainsi, mon père, qui n’était pas du tout cuisinier de formation, a commencé à explorer, goûter, essayer différentes recettes, afin de retrouver les saveurs précieuses de son enfance. » Quid du Chapeau Tartare resté au menu ? Eh bien, ce plat emblématique, hérité de la précédente carte, a merveilleusement cohabité avec le Liban pendant trente ans !
De nouveaux horizons
Les fidèles accueillis de semaine en semaine, surtout en saison, ne sont pas les seuls à devoir vivre sans La Diligence. Les parents, restés présents jusqu’au dernier jour, profitent maintenant de leur retraite. De nouvelles idées germent encore chez Sami, co-fondateur du Chetzeron en 2009. De son côté, Françoise, « née dans un restaurant », tourne aussi la page : « La gestion représente une charge trop importante pour une personne. J’ai ressenti un besoin de changement. J’avais envie d’un autre rythme de vie. » Depuis une vingtaine d’années, le vin, sa passion, lui offre des perspectives différentes, notamment grâce à la rencontre de personnalités attachantes et extrêmement enrichissantes. De plus, des cours d’œnologie, des dégustations lui donnent l’occasion de cultiver son palais et ses connaissances. « Le vin : tout un univers, un lien entre le ciel et la terre, entre les êtres humains. J’aime l’histoire des cépages anciens, les familiarités d’ADN entre les vignes de la Vallée d’Aoste et celles du Valais. J’adore goûter à l’aveugle. » Goûter à l’aveugle, peut-être une bonne philosophie de vie !
Article publié dans le magazine La vie à Crans-Montana, été 2020.
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