Jusqu’au 26 juin, profitez de votre visite pour admirer les œuvres de Patrick Thomas, Saxonnain et menuisier, qui s’est formé depuis vingt ans, en autodidacte, à l’art de représenter le monde grâce aux craies grasses, au graphite, au fusain et à l’aquarelle.
La salle des expositions temporaires du musée vibre d’énergie et de lumière depuis que Patrick Thomas y a suspendu ses créations. Pour cette installation, il a choisi de partager son amour pour les abricotiers en fleur de la région. L’accrochage distingue d’un côté les aquarelles colorées et de l’autre les dessins en nuance de blancs et de noirs. Immédiatement, le spectateur est happé par la puissance de la nature dont la vie ressurgit après les jours froids de l’hiver.
L’apprentissage
Patrick Thomas a construit son regard et sa technique à force de visiter des expositions, rencontrer des artistes, et lire avec attention la bibliographie spécialisée. Il affirme qu’il s’imprègne du travail de ses pairs et que les échanges avec ces derniers le nourrissent. Le Saxonnain assiste aussi régulièrement aux séances de dessins académiques proposées par la Ferme Asile à Sion.
Les séries
Comme les grands créateurs, tels que Turner ou Monet, Patrick Thomas a récemment commencé le défi des séries. Celle présentée au musée lui a demandé deux années de travail, d’observation et de patience. Les abricotiers en fleur pourraient sembler un sujet banal sous nos latitudes, et pourtant le regard de Patrick Thomas les transforme en incarnation de joie retrouvée, en frémissement de vie, en splendeurs immaculées.
Une place au hasard
Les œuvres de l’artiste, extrêmement composées et travaillées, subissent moult transformations avant d’être achevées. « Pour ce thème, je me suis rendu sur le terrain. Dans la nature, tout change rapidement, il faut s’imprégner de la magie du lieu en peu de temps. Je dessine toujours des croquis très schématiques, puis je les reprends à l’atelier en m’aidant de photographies. Je trace, je gomme, je mouille, j’essuie, je frotte, et je recommence, encore et encore. J’aime l’eau et l’essence. Elles m’obligent à lâcher prise, à accepter leurs propositions », explique-t-il.
Quand il le façonne, son sujet absorbe complètement sa frénésie créatrice. Il respire dans son œuvre, il n’y a plus qu’elle qui compte. Et puis : « quand j’ai terminé, je m’éloigne, mon regard se modifie et je vois ce que je suis parvenu à concevoir », dit-il avec émotion. Face à ses dessins, n’hésitez pas à faire de même, vous comprendrez alors ce qu’il a voulu exprimer de la renaissance de la nature.
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