Il existe un lieu spécial à Monthey. Sauvé de la destruction par la municipalité, il accueille un espace de coworking, et se nomme mystérieusement: La Maison Blanche. Pourtant, ni ses façades reflétant un jaune pâle aux reflets roses, ni son architecture typique d’une villa bourgeoise du début du XXe, n’évoquent la résidence des présidents à Washington.
Cette maison fut la première à m’ouvrir les bras lors de mon arrivée dans le Chablais. Je suis venue, suite à une recommandation, et j’ai sonné, tout simplement. Une jeune fille charmante et souriante, Maud, m’a guidée. J’ai senti instinctivement que j’évoluerai comme un poisson dans l’eau au cœur de ce décor d’ancienne maison de maître. Ses grands murs colorisés, parfois vivement, une partie du sol, affublé d’un rose éclatant, mais aussi une boîte «à clous, pain, idées» me firent de l’œil, tout en me murmurant tour à tour «adopte-moi». Déjà fragilisée, j’ai rendu les armes lorsque mon regard vagabond croisa trois horloges indiquant les fuseaux horaires de Monthey, Saint-Maurice, et Aigle, quart d’heure vaudois, oblige. Quelle malice!
Deux fois par semaine, parfois plus, je m’y rends pour coucher mes idées sur le papier, et discuter avec des «travailleurs sans bureau fixe», appelés ici «nomades». À l’occasion je descends en empruntant la voie ferrée, grâce au «petit train vert» des TPC. L’atmosphère du lieu, constamment agréable, et un brin espiègle, sied à mon esprit taquin. Les «jeudînes», pris en commun, offrent l’occasion de bavarder avec les «collègues», mais aussi de se mêler aux oiseaux de passage, car tout un chacun peut s’inviter à la Maison Blanche. La cerise sur le gâteau: Manon, fondatrice d’Une Petite Robe en Soie, sert de succulents plats végétariens de son cru!
Lors de la période estivale, «Le Mirage», espace étrange, égrène le calendrier de mouvements en proposant: concerts, yoga, bar, dégustations, projections de film... l’événement ouvre ainsi le parc à qui veut bien s’y prélasser: instants magiques garantis.
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