En avril, ne te découvre pas d’un fil. En mai, fais ce qu’il te plaît. En juin, reprends les chemins. Voilà la magie des mots à l’œuvre ! Et pourquoi pas ? Ne s’agit-il pas ici d’évoquer la splendeur de la nature, la majesté de ses habitants sauvages, et les joies de leur exploration. En juin, les températures restent clémentes, les sentiers n’ont pas encore été pris d’assaut, la végétation conserve son air de printemps, et les animaux peuvent plus facilement être aperçus dans les herbes folles ou le ciel immaculé. En juin, une certaine douceur de vivre, de langueur prend parfois possession de nos âmes aux inclinaisons nomades. Ne sommes-nous pas tous des marcheurs ? Nos ancêtres ont tous parcouru les terres immergées, des plus lointaines, aux plus proches. Nous venons tous d’un ailleurs, et lorsque nous partons à l’aventure vers les sommets, peut-être est-ce celui-ci que nous tentons de retrouver en nous entourant d’une beauté quasi originelle ?
« La nature est un temple… »
Dans son poème, Baudelaire encense le rapport entre l’homme et la nature. Dans notre région aux mille et une merveilles, la poésie pourrait sembler accessoire. Pourtant, débusquer les mots justes, tisser leur finesse et ressentir leur vibration ne peuvent que décupler l’expérience de la randonnée ou de la promenade. Mais avant de la retranscrire, la vivre au cœur s’avère fondamental. Pour ce faire, choisir le bon parcours, emporter le bon équipement, suffisamment de victuailles et de breuvages, sans oublier la crème solaire, reste essentiel. Et l’appareil photo ou le téléphone me direz-vous ? Tout dépend de votre capacité à regarder sans filtre en amont. La saveur de la valse d’un gypaète barbu dans le ciel, rapace exterminé avant d’être réintroduit, ne s’avère-t-elle pas plus exaltante sans l’intermédiaire d’un objectif ? Comment l’infinie délicatesse du lys martagon peut-elle émaner d’un cliché ? Ah, mais je m’égare, l’émotion du souvenir n’a d’égale qu’elle-même, alors n’oubliez pas votre matériel !
Œuvrer pour la préservation de notre environnement
Les Alpes vaudoises constituent un lieu idéal pour se connecter à la splendeur de la nature, à faire corps avec la montagne. L’année dernière, l’association Alpes vivantes, très active dans la conservation des Alpes vaudoises par le biais de nombreux ateliers ou sorties de sensibilisation, m’a mandatée pour créer un « carnet du randonneur ». Plus spécifiquement sur la route 46 que j’ai parcouru. Huit étapes : cent trente kilomètres dont le dénivelé atteint pratiquement sept mille mètres. Vertigineux, n’est-ce pas ? Cette aventure m’a apporté bien-être, communion, tout en me mettant à l’épreuve physiquement. Si vous vous lancez, afin d’aborder ce périple en toute sérénité, prenez soin d’accorder une attention toute particulière à votre matériel. Partez bien équipés, pour tous les temps, en étudiant précautionneusement chaque tronçon, car aucun ne ressemble à un autre ! La roche vous transmettra sa force, alors que les pulsatiles des Alpes se riront de vous. Mais qu’importe, l’élégance des papillons Apollon vous fera tout oublier ou presque. Votre cœur s’emballera au passage furtif d’un chamois ou d’un rapace, et vous vous demanderez si vous avez rêvé devant tant de beauté. Mais, vous êtes encore assis devant votre ordinateur ? Filez vite, ne résistez plus à l’appel des Alpes vaudoises !
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