Situé sur la commune de Bex, à 1460 mètres d’altitude, Solalex est bien connu des amoureux de la nature et des randonneurs. En effet, la magnificence de ses paysages, tout comme sa position stratégique au pied du miroir d’Argentine les attirent chaque année. Après plus d’un siècle de présence humaine à la belle saison, il sera désormais possible de séjourner dans ce paradis trois cents jours par an !
L’instigateur de cette nouveauté, Martin Deburaux, patron du Miroir d’Argentine depuis 2018, a réfléchi posément avant de prendre sa décision. Pendant trois années d’activité, il a conservé le modèle légué par Lucien Jaggi, à savoir un restaurant ouvert de mai à novembre. Au début de l’ère de ce dernier en 1980, le personnel logeait sur place à l’étage pendant la saison. Progressivement, les chambres se sont vidées, les employés rentrant chez eux à la fin de leur service. Que dire de la raréfaction de la neige ! Imaginez-vous qu’en 1970, 3 mètres d’or blanc recouvraient le plateau !
Un homme de son temps
Tourisme quatre saisons, durabilité, patrimoine, responsabilité sociale, des thèmes actuels que Martin Deburaux prend à bras le corps en se lançant dans la rénovation et la transformation du Miroir d’Argentine. « Sans la confiance des pouvoirs publics de la commune de Bex, du canton et la flexibilité de la banque, ce lieu n’existerait pas », a-t-il répété lors de l’inauguration du 25 mai dernier, en présence de nombreux représentants des autorités communales et cantonales. En effet, la zone non constructible, et les différents enjeux, notamment énergétiques, ont donné du fil à retordre aux décideurs. Finalement, leur volonté de soutenir la vision de Martin, cohérente avec la politique touristique cantonale, a permis la finalisation de la rénovation. Pour le patron, une ouverture annuelle justifie les investissements. Sans compter qu’elle offre un travail stable à une équipe aussi motivée que sympathique et efficace : un vrai plus en ces temps de pénurie de personnel dans la restauration.
Un écrin au cœur de la montagne
Les travaux se sont déroulés en plusieurs étapes : le sablage des boiseries d’origine de la salle de restauration, l’aménagement d’une allée à l’extérieur et d’un carnozet, l’ajout d’un local technique, sans oublier la conception et la réalisation de huit chambres à la décoration montagnarde personnalisée. Jérôme Delesne a imaginé les papiers peints de chacune d’elles, d’ailleurs ses dessins originaux encadrés les décorent et témoignent du processus créatif. Il a aussi utilisé les courbes de niveau d’une carte de la région pour la moquette bleu intense donnant une impression de flottaison. Martin, quant à lui, a sobrement choisi quelques accessoires d’altitude : ici des jumelles, là de vieux skis ou encore des cartes géographiques, pour nourrir l’atmosphère, sans l’alourdir. Le résultat ? Un dialogue en miroir entre la montagne et les chambres dans lesquelles elle s’invite, tout en proposant aux visiteurs de venir la rejoindre et de l’admirer.
Côté cuisine
Pendant l’inauguration, les mets aux mille et une couleurs, préparés avec des produits locaux de saison, rivalisaient d’originalité, de formes, ou de délicatesse, et offraient de véritables découvertes aussi bien pour les papilles que les pupilles. Les breuvages, drapés de robes chaleureuses, proposaient des arômes subtils et agréables, alors que le soleil baignait généreusement la terrasse. Une soirée mémorable en tous points, de bon augure pour les futurs convives du restaurant.
Toutes les parties en présence, les ouvriers, les employés, les clients ont fait preuve de patience pendant toute la durée des travaux. Martin avoue lui-même qu’il a fallu composer avec son caractère, ce qui n’est pas peu dire ! Mais tout le monde l’a suivi ! Grâce à des artisans minutieux, une équipe incroyable au service et en cuisine, Martin Deburaux savoure aujourd’hui le résultat : un écrin accueillant, chaleureux où les habitués, aussi bien que les visiteurs, reviendront avec plaisir en mode 300° !
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